Episode 6: Sunday, funny sunday.

Résumé des épisodes précédents: Marta a commis une tentative de suicide pour récupérer Frank. Ce qui semble avoir fonctionné. Hortense a cherché le secret de Luce mais a été prise la main dans le sac. Cependant, elle menace Luce de divulguer ce qu'elle a trouvé si cette dernière avertit la police. Marc a présenté son collègue Jeff Thomson aux autres habitants.

Au Voltaire, le dimanche était supposé être une belle journée. Marta n'était pas de permanence. Luce se remettait de ses soirées agitées de la veille. Marc éteignait son portable et ne lisait pas ses mails. Josèphe et Frank se prélassaient dans le lit conjugal. Seule Hortense, retraitée qui n'avait par ailleurs jamais vraiment travaillé, trouvait les dimanches égaux aux autres jours de la semaine. Mais ce dimanche ne fut pas comme les autres. En effet, les voisins eurent la surprises de se retrouver dans le jardin commun; tous dans de drôles de situations: Marta et Frank mouillés jusqu'aux os, Hortense avec un chignon à moitié défait et des traces de boue sur le visage, Luce en chemise de nuit et un inconnu quelque peu assommé. Et pourtant ce dimanche était supposé être une belle journée.


Tout avait commencé un peu plus tôt. Marta et Hortense partageaient comme d'habitude leur déjeuner dominical dans le jardin.

  • Je comprends que tes problèmes financiers t'aient poussé à...agir de la sorte. Heureusement, tu t'en es sortie. Mais sincèrement, tu aurais pu choisir un autre moment. Tu devais me prévenir si la Fragonard rentrait. Entre nous, c'est encore une illustration de l'égoïsme fondamental du suicide.

  • Hortense, tu te rends compte de ce que tu dis!

  • Tout à fait. En plus, la bible condamne cet acte.

  • Et elle cautionne le cambriolage d'un appartement?

  • Ce n'était pas un cambriolage. De plus, c'était pour le bien de tous. Il fallait découvrir ce que Luce cachait pour la sécurité des habitants du Voltaire.

  • Tu ne m'as pas encore dit comment tu as évité ses foudres?

  • Je l'ai effrayée en lui disant que j'avais découvert ses secrets.

  • Vraiment? Qu'as tu trouvé alors?

  • Rien du tout. Je bluffais. Mais sa réaction prouve une chose: ce qu'elle cache n'est pas légal. Elle craint la police.

  • Hortense, je trouve que cette histoire commence à nous dépasser. Si la police intervenait, je ne voudrais pas être mêlée à ça.

  • Qui parle d'avertir la police? Nous pourrions enquêter seules et une fois qu'on a découvert ce qu'elle fabrique, on l'envoie directement à Attica.

  • Tu es de plus en plus cynique en vieillissant mais j'aime ça. J'adhère. Bon je te laisse, j'ai les vêtements des Sachs à repasser.

  • Ils ne s'embêtent pas. Tu viens juste de rentrer et ils t'assaillent de travail.

  • Je sais, à plus tard.


Le toaster éjecta les deux tartines grillées. Luce Fragonard au téléphone ne le remarqua même pas.

  • Évidemment que je fais attention. Mais cette vieille folle a dû comprendre en fouillant dans mes papiers...Non, elle ne peux pas me balancer sinon elle sait qu'elle serait aussitôt arrêtée pour effraction. Bon je te laisse, j'ai un double appel...Allo...Hortense! Pourquoi m'appelez vous?...Vous voulez que je descende dans le jardin? Hors de question...Quoi, si je ne viens pas vous prévenez les flics?...Bon j'arrive, laissez moi cinq minutes pour me préparer.

A l'autre bout du téléphone, Hortense se rongeait les ongles.

  • Non, venez tout de suite! Et ma menace est valable si vous n'êtes pas là dans la minute.

Elle était accroupie près d'un buisson. Une fois que Marta était partie et après avoir fini son déjeuner, elle avait effectué le tour du jardin. Officiellement, cela lui permettait de voir si le jardinier avait bien travaillé. Officieusement, pendant cette petite promenade elle pouvait regarder innocemment ce qui se passait par la fenêtre de ses voisins. Mais ce dimanche en approchant du fond du jardin où se trouvait le chalet qui servait de remise à outils, elle avait aperçu une ombre passer devant la fenêtre de ce dernier. Il y avait quelqu'un à l'intérieur. Ils étaient même peut-être plusieurs.

  • Alors vieille folle, pourquoi m'avez vous fait descendre en nuisette?

  • Luce, ne parlez pas si fort! Il y a quelqu'un dans la cabane.

  • Quoi? Et alors, c'est sûrement Marta qui a des envies de jardiner.

  • Non, elle est chez elle. Je pense que c'est un cambrioleur.

  • Ça me rappelle quelqu'un, laissez moi réfléchir.

  • Taisez vous.

  • Vous ne me dîtes toujours pas pourquoi vous m'avez demandé de venir?

  • Parce que je suis trop faible pour faire face à quelqu'un de dangereux. Et vous étiez la seule sur laquelle je pouvais faire pression pour que vous acceptiez de descendre.

  • Espèce de...

  • Regardez, on distingue deux ombres qui sont en train de s'afférer. Il faut les surprendre, comme ça on aura l'avantage. Passez moi ce bout de bois.

  • Mais, vous n'allez quand même pas les attaquer.

  • Je vais ramper jusqu'à là-bas et quand ils sortiront PAF je vais les assommer. Vous restez ici. S'ils m'échappent, vous les arrêterez.

Ne laissant pas le temps à Luce de broncher, Hortense se mit à quatre pattes et commença à s'avancer vers la cabane.


Pendant ce temps, Marta rêvassait la tête posée sur l'épaule nue de Frank. Elle se dit que le repassage était quand même une bonne excuse. Frank interrompit cette rêverie.

  • Il va falloir que je remonte sinon Josèphe va se poser des questions.

  • Déjà?

  • Je suis avec toi depuis plus d'une heure. Tu sais quand le bébé sera né, je ne pourrais pas passer autant de temps avec toi.

  • Justement, je serais ton refuge lorsque tu en auras marre de changer des couches!

  • Josèphe et le bébé auront besoin de moi. Et je veux être un bon père.

  • Alors, tu ne vas pas la quitter?

  • Non évidemment. Tu le sais.

  • Oui mais qu'est ce que ça peut foutre. Moi, j'en peux plus de cette situation. Il faut que tu choisisses entre elle et moi.

  • Je ne peux pas laisser Josèphe.

  • Putain, j'aurais dû clapser la dernière fois. D'ailleurs, rien ne m'empêche de recommencer.

Sur ces dernières paroles, Marta attrapa un briquet à porté de main. Debout sur le lit, elle le leva vers le plafond et l'actionna. C'est alors que, au lieu de créer la moindre petite braise, le système anti-incendie de l'appartement se déclencha. Marta et Frank se retrouvèrent nus sous l'eau qui coulait à flot.

  • Merde, Marta il faut qu'on sorte de là.

Ce débattant pour enfiler leurs vêtements, les deux amants réussir à sortir par une porte fenêtre donnant sur le jardin. Il tombèrent nez à nez avec Luce.

  • Luce, que fais tu ici?

  • Et vous, que faîtes vous dans cet état? Marta t'a fait une lessive tout habillé?

  • Non, nous...enfin j'apportais du linge quand le système contre les incendies s'est déclenché.

  • Aaaaah! Attrapez le, il s'échappe!

Les trois voisins virent, alors, un étranger courir vers eux poursuivi par Hortense. Malgré son vieil âge, elle réussit à le rattraper et à lui donner un coup de bâton sur la nuque. Sous ce coup bien placé, la victime s'écroula. Marc, le voisin expert comptable, arriva par derrière.

  • Hortense, qu'avez vous fait à mon collègue Jeff?

  • Quoi? C'est votre collègue?

Jeff Thomson allongé au sol reprenait connaissance. Il ressentit une vive douleur à la nuque.

  • Mais pourquoi cette hystérique m'a frappé?

  • Je sais que je viens de vous frapper injustement, mais ce n'est pas une raison pour être insultant. Je ne pouvais pas savoir qui était à l'intérieur de la cabane.

Luce, qui riait doucement de la situation, ne put s'empêcher de se mêler à la conversation.

  • D'ailleurs vous deux que faisiez vous là-dedans?

Marc regarda jeff qui se massait la nuque et prit la parole.

  • Bon puisque vous nous avez vus je pense qu'il faut vous le dire. Jeff et moi utilisons la cabane commune pour travailler. C'est une sorte de local secondaire.

Marc continua ses explications devant les visages effarés de Luce, Hortense, Marta et Frank. Mais, il se dit que lui aussi aurait bien aimé avoir quelques explications. Pourquoi Marta et Frank étaient-ils trempés. Pourquoi Luce était elle en chemise de nuit. Il comprenait seulement la dégaine de Marta qui avait surgi d'un fourré quand ils étaient sortis de la remise. Les six protagonistes décidèrent, d'un commun accord, de rentrer chez eux et de discuter de tout cela quand chacun serait rétabli de ses propres mésaventures.

Dans son appartement, Marc tendit un bloc de glace à son collègue.

  • Mets ça sur ta nuque.

  • Merci. Tu penses qu'ils ont cru à tes mensonges?

  • Je ne sais pas. Je l'espère!


4 commentaires:

  1. J'attends vos commentaires! Et pour ceux qui découvrent, adhérez au groupe facebook pour être avertis des prochains épisodes.

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  2. Ah non vite la suite je peux pas attendre là ! Plein d'intrigues qui se mélangent , c'est super bien écrit je trouve !

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  3. Bien écrit et dense ! La suite non d'un nain de jardin !!

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  4. Merci beaucoup pour vos remarques! La suite arrive bientôt, patientez quelques jours. J'espère qu'elle vous plaira autant.

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