Episode 8: The song of cicadas

Résumé de l'épisode précédent: Marta et Hortense se sont adressées à un détective. Frank a réussi à trouver une excuse pour s'absenter une semaine. Luce a exprimé des menaces afin de récupérer de l'argent qui lui appartenait apparemment.

Le Voltaire était rarement aussi vide. La plupart des résidents avaient désertés l'immeuble temporairement. Chacun avait une bonne raison que ce soit un voyage d'affaire, de la famille à visiter... Seule Josèphe Sachs était présente. Ce matin là, les nausées des premiers mois de grossesse l'avaient réveillée tôt. En se regardant dans le miroir, elle s'était demandée ce qu'elle allait devenir. Serait-elle une des ces femmes qui perdent leur féminité une fois devenues mères, pourrait-elle toujours vagabonder à travers le monde, garderait-elle sa notoriété de photographe? Terrorisée par toutes ces questions, elle avait pensé qu'un jogging lui permettrait de les évacuer. En sortant de l'ascenseur, elle fut surprise de trouver les lumières du corridor allumées. Elle était censée être seule dans l'immeuble. Elle s'arrêta pour vérifier son courrier et c'est alors qu'elle entendit un bruit étouffé venant du local à poubelles. Elle s'approcha en faisant le moins de bruit possible et ouvrit la porte d'un coup sec. Elle poussa un cri.

  • Hortense! Vous m'avez fait peur. Que faites vous là dedans? Vous ne deviez pas être chez votre sœur à Edimbourg?

  • Euh...j'ai eu un fâcheux contre temps.

  • Le nettoyage des poubelles? Ne me prenez pas pour une idiote.

  • Je suis revenue pour mes bonsaïs.

  • Arrêtez. D'ailleurs, je me fiche de savoir pourquoi vous faisiez semblant d'être absente.

  • C'est vrai? Vous n'en direz pas un mot à qui que ce soit?

  • Mais non. Ce n'est pas la peine de vous cacher la prochaine fois. Vous pouvez enlever ce stupide foulard. À moins que vous vous vous soyez convertie?

  • Doux Jésus non. Je vais vous mettre dans la confidence. Je ne suis pas allée chez ma famille. Ces bougres ne m'ont pas offert de cadeaux pour mon anniversaire. Du coup, je m'en suis offert un. C'est un petit coup de jeune: quinze ans de moins!

  • Oh vous avez fait...

  • Ils appellent ça un lifting. Mais surtout ne le dîtes à personne. Toutes les commotions seront résorbées dans une semaine. Je pourrais faire mon grand retour à ce moment là.

  • Hortense, vous me surprendrez toujours.

  • Vous ne pourriez pas organiser une de vos fameuses réceptions sous un autre prétexte? Je pourrais m'afficher l'air de rien.

Josèphe pour seule réponse éclata de rire et partit effectuer son jogging en se demandant si elle serait pareille. Hortense, qui n'était pas fière d'avoir était découverte, se dit qu'il fallait qu'elle soit plus prudente. Elle se fit la réflexion que pour une personne âgée, elle avait encore une vie remplît de péripéties. Entre les ruses pour faire croire à son absence et l'enquête la Fragonard. D'ailleurs, le détective avançait.

Josèphe courrait en repensant à sa surprise de découvrir Hortense cachée dans le local. Cependant, elle fut arrêtée en plein élan. Son cellulaire vibrait. A voir le visage de Josèphe se décomposer, cela n'était pas pour annoncer une bonne nouvelle.


Il l'aperçut. Elle descendait un escalier suivie d'un homme. Son chemisier transparent laissé entrevoir sa lingerie rouge sang. Ses longues jambes paraissaient interminables. L'homme qui la suivait la quitta. Il avait peut-être une chance. Il la perdit de vue un instant, cachée par la foule qui s'agitait sur la piste de danse. Quand il la retrouva, elle était accoudée au bar.

  • Moi, c'est Peter. Je vous offre un verre?

  • Je n'ai pas le temps pour ça coco. Ça ne se voit peut-être pas mais je bosse là. Trouve toi une autre gonzesse à draguer.

  • Vous travaillez...mais ça ne me dérange pas de payer pour plus qu'un verre.

  • Qu'est ce que vous insinuez? Dégagez pauvre crétin.

  • Je suis désolé mais je vous ai vu revenir avec ce type et j'ai pensé que...

Luce Fragonard s'apprêta à répliquer. Cependant, elle n'en eut pas le temps. Une fille, sortie de nul part, lui balança une enveloppe sur le comptoir.

  • Tiens voilà ton fric.

  • Mélissa! Je suis heureuse de te voir. Tu veux boire quelque chose? Oh, mais qui t'a fait ces vilaines blessures?

  • Pouffiasse.

Elle partit aussi vite qu'elle était arrivée laissant Luce un sourire aux lèvres. Cette dernière glissa l'envellope dans son sac. Quand elle voulu reprendre sa conversation. Peter avait disparu. Il avait seulement laissé une carte de visite. Elle commença à la chiffonner et sans vraiment savoir pourquoi se dit que finalement elle pourrait peut-être la garder.


La fenêtre ouverte laissait entrer le chant des cigales. Frank avachi sur le lit profitait du paysage. Marta voulait découvrir la Provence. Elle ne pouvait pas être déçue. La vue de leur chambre ressemblait au décor d'un livre de Pagnol. Cette dernière s'affairait dans la salle de bain. Frank se dit qu'il allait encore passer une bonne matinée au lit. Cependant, Marta ressortit de la pièce emmitouflée dans un peignoir, presque boudinée. Il s'attendait plus à une nouvelle nuisette qu'à ça.

  • Marta, ça ne va pas? Tu as encore trouvé une boucle d'oreille dans la salle de bain? Mais puisque que je te jure que je n'aie pas couché avec la femme de chambre.

  • Je le sais bien. Mais, j'ai un problème.

  • Ah, je vois. Forcément, il fallait que ça tombe pendant notre semaine à deux.

  • Non ce n'est pas ça. Justement, j'aimerais bien que ça arrive.

  • Quoi? Pourquoi tu dis ça?

  • Je viens de faire un test de grossesse et...

  • Ne me dis pas que...

  • Si, il est positif.

Frank se redressa à moitié nu sur le lit. Il se disait qu'il rêvait, que cela ne pouvait pas arriver. Le sentiment qu'il ressentit alors était de la colère. Il ne savait pas pourquoi mais il en voulait à cette Marta. Pourquoi fallait-il qu'elle gâche sa vie. Il avait tout pour être heureux avec Josèphe. Il ressentit même de la haine.

  • Putain Marta! Ce n'est pas possible!

  • Au final, c'est peut-être une bonne chose.

Cette dernière remarque le fit bondir du lit. Il sentit sa main se lever, prête à s'abattre. Il ne comprenait pas comment elle pouvait dire ça. Tout d'un coup, il ressentit une douleur vive au poignet, puis au bras. Il commença à suffoquer.

  • Frank! Que t'arrive-t-il?

La douleur se rapprochait de sa poitrine. Elle fut si forte qu'elle l'obligea à se recroqueviller.

  • Je crois...je crois que je fais une crise cardiaque.

  • Au mon dieu!

  • Vite, appelle les secours.

La douleur le terrassait. Il perdit connaissance. Marta en sanglots ne savait pas quoi faire devant le corps inerte. Au loin, le champ des cigales résonnait.


À Londres, la pluie battait sur les trottoirs. Les passants s'engouffraient précipitamment dans les bouches de métro. Peter qui était dans le flot de personnes ne monta cependant pas dans le train à quai. Il le laissa partir et s'assit sur un banc. Quelques minutes plus tard, un homme vint le rejoindre

  • Bonjour Bradley.

  • Tu as réussi à l'approcher?

  • Oui, je lui ai parlé dans une boite de nuit.

  • Alors?

  • Laisse moi encore un peu de temps.

  • Très bien mais tu vas l'approcher de nouveau. Essaye même de sympathiser avec elle.

  • On a eu un premier contact assez rude mais ça devrait aller.

  • Fais de ton mieux.

  • Je dois la mettre dans mon lit si je comprend bien.

  • Tu enregistres vite Peter.

Une rame de métro arriva dans un vacarme assourdissant. Le jeune homme s'excusa et monta à bord. Bradley Médéric décida qu'il était temps d'informer ses clientes. Marta ne répondait pas, il se rabattit sur la seconde.

  • Hortense, vous avez cinq minutes à me consacrer?


3 commentaires:

  1. Woah ! C'est surement l'épisode ou on découvre le plus de trucs ! Continue Alexis c'est super =)

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  2. =] Cool le détective rentre en scène. Je ressens pas mal d'empathie pour Josèphe :( la pauvre. Toujours un très bon chapitre ;p, bien joué!

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  3. Merci pour ces commentaires...toujours aussi importants pour moi!

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